La communauté de Nogaret

Grégoire

Alors que j’avais 9 ans, un homme inspiré m’a montré et fait entendre le cor d’harmonie. Ça a sans doute été le premier coup de foudre de ma vie. Celui qui m’a conduit jusqu’en Suède où j’ai été membre de l’orchestre de l’opéra de Göteborg de 2009 à 2018. Le chemin sinueux pour arriver là m’a fait passer par Besançon, Genève, Oslo, et m'a surtout fait rencontrer Ingrid qui m'accompagne sur mon chemin de vie depuis 16 ans ! Entretemps, d’autres personnes, lieux, événements m’ont transformé et aidé à découvrir des parties plus cachées en moi : les exigeantes études de musique, l'apprentissage de la technique Alexander puis de la méditation, la naissance d’Arthur il y a 10 ans suivie de celle de Gabriel il y a 6 ans, la psychothérapie et l'approfondissement spirituel, le travail sur la masculinité et ma découverte de la vie communautaire à l’Arche de Saint Antoine. Je suis passionné par la montagne sous toutes ses facettes, des balades en famille aux sentiers aériens solitaires en passant par les grandes voies encordées.

Aujourd'hui, je jongle entre mon activité naissante de thérapeute en médecine chinoise, mon métier de musicien et la fondation de notre belle communauté à Nogaret.

Ingrid

Je suis musicienne, dans la trentaine, maman de 2 garçons, Arthur et Gabriel, mariée à Grégoire. J’ai grandi près de Lille, j’ai suivi mes aspirations musicales à Paris, puis en Allemagne, en passant par Oslo et en atterrissant à Göteborg en Suède en 2010, où j'ai vécu jusqu'en 2018. Je suis engagée dans la Grande Arche depuis juin 2020. J’adore danser, jouer du violoncelle avec d’autres, je suis folle de chocolat, je suis attirée par la montagne, je suis fascinée par le mystère du don de la vie des femmes et des tout petits bébés. Je me forme actuellement à la connexion à la nature selon le modèle des 8 Shields et je continue à aller à la rencontre de moi-même guidée par les enseignements du féminin sacré. Je suis ouverte et chaleureuse, bosseuse et exigeante, visionnaire et créative.

Comment suis-je devenue co-fondatrice de la Commune aux Rêves ? C’est mon fils Arthur qui m’y a amenée : Accueillir un petit être, loin de ceux que j’aime et dans un nouveau pays, m’a sensibilisé aux besoins de solidarité et d’entraide qui me manquaient tant. Et je voulais accompagner mon enfant dans le respect de ce qu’il est, de sa nature et me suis donc engagée inconsciemment d’abord sur le chemin de la Non-Violence. Mon passage à l’Arche de Saint-Antoine l’Abbaye fut une révélation ! 

Nelom

Quand je regarde devant, je peux dire que je suis à la recherche d'une vie matérielle simplifiée, d'un équilibre personnel entre l'intérieur et l'extérieur, et d'une vie spirituelle partagée. 

Je suis sensible aux trois aspects suivants :

- communiquer avec les lieux, les arbres, les esprits ;

- trouver une cohérence entre mes racines (héritage, origines) et la vie du lieu ;

- être à l'écoute et faire rayonner les dons.

Vivre à Nogaret est un engagement qui implique mon passé et mon futur notamment à travers les deuils et les projections en commun, au service de la vie.

François

Longtemps j’ai pris ma plume pour une épée, mon esprit pour une forteresse et mon intelligence pour seule voie de salut. Aujourd’hui que l’enfant est en sûreté, je rends les armes, ouvre les portes et me laisse porter par l’émotion. L’imaginaire chevaleresque d’autrefois s’efface pour qu’émerge l’envie de soigner la vie et les relations humaines, de cultiver la joie et les fruits de la terre, de faire confiance à l’inintelligible, aux autres, à moi-même. Mon goût pour les langues, toutes surprenantes et étrangères pour la plupart, m’a conduit dans une vie précédente à la traduction, métier routinier qui n’a pas tardé à réveiller en moi le sentiment d’aventure. Alors, après une enfance à Lille, un master à Paris et 6 ans de vie laborieuse, j’ai hissé les voiles et laissé le vent me montrer la voie. Celui-ci m’a conduit à l’Arche de Saint-Antoine, havre de non-violence et de joie communautaire, où j’ai pu faire escale pendant une année bénie et trouver un équipage pour m'accompagner dans mon périple de création : la Commune aux Rêves ! Bravant les tempêtes de l'adversité statistique, les tourbillons émotionnels et les brusques changements de cap au cours de trois longues années de voyage, la Commune aux Rêves est finalement parvenue en terre nouvelle en l'an de grâce 2020 et s'installe dans la joie à Nogaret ! 

Histoire : De la Commune aux Rêves à Nogarêve

L’origine de notre communauté se trouve certainement dans la Communauté de l’Arche de Saint-Antoine l’Abbaye. Doriane y a vécu un an en 2014-2015, où elle a participé à la formation FEVE. C’est là qu’elle a rencontré Thomas, qui y passait plusieurs mois après avoir décroché son bac au Brésil. Ingrid et Grégoire y ont fait un premier passage de 2 mois en 2015 pendant lequel ils ont rencontré Doriane et Thomas, puis y ont vécu un an en 2016-2017 en même temps que François, qui a également fait la formation FEVE.

 

 

Mais c’est en novembre 2017 qu’Ingrid et François échangent sur leurs rêves de communauté lors d’un week-end de formation au postulat à la Grande Arche qui a lieu à Saint-Antoine l’Abbaye. C’est le vrai point de départ de l’aventure. À l’époque, François parcourt les lieux collectifs en France, et Ingrid et Grégoire vivent en Suède où ils sont musiciens. Le projet, lors de cette phase de gestation, compte aussi Charlotte et Lary, et c’est avec ces 5 membres qu’il prend le nom (hautement inspiré) de Commune aux Rêves et met en mots sa vision et sa mission.

Après neuf mois de réflexion et de visioconférences régulières, le groupe se rassemble et grandit. En août 2018, la Commune aux Rêves installe son QG en Isère dans une grande maison proche de Voiron, à La Ravignhouse. Doriane, Thomas et leurs enfants, qui rêvaient de communauté en Alsace, entendent parler du projet et montent à bord en octobre 2018.

 

 

La maison est grande et de nombreuses personnes passent nous rendre visite ou emménagent dans cette colocation haute en couleurs jusqu’en octobre 2019. Au final, ce temps de vie à La Ravignhouse a été un vrai laboratoire de vie communautaire : vie spirituelle partagée, intendance commune, des fêtes, du chant, de la danse, des conflits…. Ce sera l’occasion pour le groupe de mûrir, apprendre à traverser les difficultés et affiner son identité.

C’est un groupe resserré, composé des cinq membres actuels de la communauté de Nogaret, qui se lancera activement dans la recherche d’un lieu pour s’enraciner à partir de février 2019.

Recherches diverses, sites Internet, agences immobilières, patrimoine religieux de France… De nombreuses pistes sont explorées. Une vingtaine de lieux en Jura, Isère, Drôme, Ardèche, Aveyron et Ariège sont visités. Une piste privilégiée commence à voir le jour : Nogaret.

Depuis les années 2000, cette ancienne maison communautaire est gérée par l’association des Amis de Nogaret. Cette association de courageux bénévoles fait vivre le lieu tous les étés à travers l’organisation de chantiers participatifs, de rencontres et surtout de sessions de formation diverses (yoga, chant, Qi Gong, méditation, etc.). L’idée qu’une jeune communauté se réinstalle sur le lieu émerge au sein de l’association à l’été 2019, pendant le Chapitre général de l’Arche. C’est un cheminement important pour les membres de l’association, qui se réjouissent de la continuité de la vie à Nogaret en même temps qu’ils doivent renoncer au lieu qu’ils affectionnent tant.

 

 

Entre l’été 2019 et l’été 2020, nous prenons aussi le temps de rencontrer les communautés voisines de La Borie Noble et de la Flayssière pour voir si une cohabitation en bonne entente est possible. Notre lien fort à l’Arche et les valeurs que nous partageons nous rapprochent. C’est finalement en juin 2020 que nous recevons le feu vert pour notre installation à Nogaret ! Quelle joie !

 

 

Comme il a été dit le jour de cette décision (que nous avons célébré dignement au cidre ! ) : « C’est la fin d’un commencement ». Après 2 ans et demi de cheminement collectif , ces paroles pleines de sagesse viennent nous mettre devant l’évidence : c’est maintenant que l’aventure débute sérieusement !

Effectivement, nous avons posé nos valises à Nogaret à la fin de l’été 2020, et depuis c’est vraiment intense ! En attendant, la Commune aux Rêves a fièrement rempli sa mission et s'en va rejoindre l'histoire. Place à Nogarêve !